BALADE DE BLANDINE
Ce 25 Mai dernier, nous partions accompagnés par Blandine, de l’association « Compost et Territoire » à la découverte de la nature et plus particulièrement des arbres.
Quand vous entendez le mot « arbre », qu’est-ce que cela évoque pour vous :
- son enracinement, son tronc puissant mais aussi source de fragilité.
- sa pérennité, mais quel âge peut-il bien avoir ?
- sa capacité à offrir un refuge à des animaux, qui n’a pas cherché le nid d’un oiseau ?
- son ombre, rafraîchissante, idéale pour une petite sieste.
- sa respiration : il capte du gaz carbonique, relâche de l’oxygène tout en fabriquant du sucre grâce à la photosynthèse.
- sa transpiration.
Et nous voilà partis pour un étonnant voyage, de la formation du sol à celle presque magique des rivières volantes dont l’acteur principal est l’arbre.
En Amazonie, au-dessus de la canopée, par l’évapotranspiration, les arbres fabriquent des rivières volantes. Vous me direz que les rivières ne volent pas mais, pourtant ce sont de grands volumes de vapeur d’eau qui se déplacent. Plus que les 20 milliards de tonnes d’eau que le fleuve Amazone déverse en une journée.
Avec la chaleur, les arbres transpirent et expulsent de grandes quantités d’eau pure comme des geysers verts, sous forme de gaz. Portés par les vents, les gaz refroidissent, abaissent la pression atmosphérique et aspirent aussi l’humidité de l’océan. Les gouttelettes ainsi formées génèrent des précipitations au-dessus de zones qui seraient bien plus sèches sans cela.
Riche en biodiversité, l’Amazonie est un poumon vert et aussi une usine à nuages, acteur indispensable au cycle de l’eau. C’est la végétation qui crée les nuages, d’où l’importance de la protéger.
La déforestation, les incendies, le réchauffement climatique, exercent une pression de plus en plus importante. Il est urgent, entre autres, de reboiser massivement et immédiatement comme le font le Pakistan et l’Ethiopie. Il est urgent de conserver, et la qualité, et la quantité d’eau dans le sol.
Il est urgent aussi d’arrêter les coupes rases car le déboisement relargue dans l’atmosphère tout ce carbone capté patiemment par les arbres. Et dire qu’on peut déboiser puisqu’ on replante est hors d’échelle de temps, puisqu’un jeune plant (qu’il faut arroser, qui risque de sécher) n’aura jamais le même efficacité qu’un arbre adulte en place.
Rhizosphère, vous avez dit rhizosphère, mais qu’est-ce que… Rhizo, rhiza, en grec, veut dire racine et sphère comme un ballon.
C’est la région du sol, peu profonde, formée et influencée par les racines des arbres, les champignons, bactéries et autres micro-organismes. . Les bactéries et les champignons vivent en symbiose avec les racines, s’aidant mutuellement. Les racines fournissent les sucres produits par la photosynthèse et les champignons apportent à l’arbre l’eau et les sels minéraux présents dans le sol après décomposition de la matière organique. Cette symbiose racines-mycélium de champignons est appelée mycorhize. Les filaments du champignon (mycélium) forment un réseau gigantesque qu’on peut appeler internet souterrain. Il permet aussi aux arbres de communiquer entre eux et de s’envoyer des informations par impulsion électrique, et par ondes sonores, ce qui est encore à l’étude.
Les bactéries utilisent aussi le mycélium comme moyen de circulation. Certaines sont très utiles pour apporter de l’azote aux sols car elles savent capter l’azote de l’air et le gardent en réserve sur les racines de légumineuses (comme la luzerne, grande restauratrice de sols dégradés)
Les bactéries saprophytes décomposent la matière organique tombée au sol, en particulier la lignine du bois difficile à dégrader.
C’est un bel exemple d’économie circulaire, puisque tout est recyclé sans déchet. Le sol est un écosystème en soi,
D’où l’importance de mieux connaître les sols et de protéger nos arbres, éléments essentiels de notre patrimoine végétal, et de les conserver dans un bon état sanitaire…
Pour aller plus loin : La vie secrète des arbres Peter Whohlleben
« à la découverte des rivières volantes « site internet Géo